Mirmande, l'un des plus petits villages de la Drôme, et pourtant l'un des plus connus.
La chapelle romane perchée sur la colline a vu cet endroit dépérir avant qu'il renaisse au XXe siècle, grâce à La Capitelle. En 1924, un peintre cubiste tombe amoureux de ce petit village moyenâgeux. Il rachète le bâtiment de pierres qui servait jusque-là de magnanerie *, après avoir connu son heure de gloire au temps des canuts lyonnais. Il transforme la bâtisse en maison d'artistes, et invite ses amis parisiens à peindre l'été, sous le soleil de la Drôme provençale. C'est là, à quelques encablures du Rhône, que La Capitelle voit le jour. La maison d'artistes est vendue, et l'hôtel-restaurant est créé en 1967. Défilent ensuite six propriétaires différents jusqu'à ce que Sylvain et Ludivine Croce le reprennent.
Marqué par une image de restaurant « chic et cher » , l'établissement se plie progressivement au style des époux. La cuisine, sous la houlette de Sylvain, mute en un haut lieu de la bistronomie dans la Drôme. « Concrètement, j'ai baissé les prix et j'ai fait ce que je savais faire de mieux, du bon et simple », présente le chef. Malgré tout, Sylvain n'est pas du genre à faire comme tout le monde. Son aromathèque extérieure florissante témoigne de sa passion pour les herbes aromatiques, qu'il ajoute au gré de son inspiration pour « twister » un ris de veau, une pièce de viande ou un poisson. « On peine encore aujourd'hui à faire comprendre aux gens que l'établissement un peu trop “bobo” qu'ils ont connu a changé, mais l'affaire a réussi à prendre », raconte-t-il.
Mirmande, village d'artistes dissimulé par les cultures fruitières draine un tourisme d'initiés, entre expositions de peinture ou sculptures et repas sur les routes pavées, le soleil couchant en toile de fond.
* Nom donné dans le Sud aux maisons servant à l'élevage des vers à soie.
Sylvain et Ludivine Croce
À la tête
Sylvain Croce suit un cursus classique, du BEP au Bac pro de cuisine, obtenu à Grenoble en 1995.
« J'ai toujours su que je voulais faire de la cuisine » , confie cet amoureux de la bistronomie. Après avoir fait ses armes dans la région iséroise, il rencontre Ludivine, alors responsable en logistique. « Elle voulait changer de métier, et je voulais m'installer comme propriétaire avant 40 ans, c'était un objectif absolu », ajoute-t-il. Le couple achète La Capitelle le 1er avril 2014, lui en cuisine, elle à la réception et en salle. Leur travail est récompensé par un Bib gourmand, quelques années plus tard.
Carte sur table
- Capacité : 30 en terrasse, 25 en salle, service extérieur ou intérieur
- Plat emblématique : ris de veau poêlé aux morilles
- Ouverture : 12 h à 13 h 30 , de 19 h à 20 h 30
- Fermeture annuelle : novembre et janvier
- Chiffre d'affaires 2019 : 350 000 € (restaurant et hôtel)
- Vin le plus vendu : Domaine Besson (syrah IGP Drôme, produit à Mirmande), 20 €
- Ticket moyen : 25 € en semaine, 40 € le week-end