Relance économique : rebond estival pour la restauration

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D’après une étude de Food service vision, le secteur de la restauration et des bars a connu un rebond exceptionnel durant l’été à l’échelle du territoire national, bien au-dessus des attentes. Parents pauvres de cette relance, les grandes métropoles ont senti passer le manque de touristes étrangers, en particulier l’Île-de-France et la capitale, Paris.

Terrasse de restaurant
Terrasse de restaurant. Image d'illustration.

Qu’il paraît loin, cet appel d’Emmanuel Macron invitant les Français à relancer la consommation nationale et à se montrer patriotes dans leurs choix de destinations de vacances. Au moment où l’hexagone plonge au creux de la seconde vague de l’épidémie de Covid-19, Food Service Vision vient nous rappeler, dans son étude mensuelle d’octobre 2020, les bons résultats réalisés par le secteur de la restauration durant l’été. 

Des résultats inespérés permettant la survie du secteur

Baptiste Robelin, avocat associé du cabinet NovLaw, expliquait récemment dans La Revue des Comptoirs comment les bons chiffres de l’été avaient permis au secteur de prendre une respiration avant de plonger à nouveau en octobre, et éviter ainsi la noyade. 

En juillet et août en effet, le retrait de chiffre d’affaires n’a été « que » de 2,5 milliards d’euros par rapport à la même période en 2019. Un chiffre à mettre en lumière avec les résultats de juin 2020, totalisant un déficit à hauteur de 3,5 milliards d’euros sur un seul mois cette fois-ci. 

Dans les faits, quels sont les territoires qui s’en sont le mieux sortis ? Selon Emmanuel Argoud, directeur associé chez Food Service Vision, il n’est ni pertinent, ni possible de faire de nomenclature des territoires par niveau de performance, les disparités étant fortes, « jusqu’au sein d’une même ville »

Quelques vérités ressortent malgré tout : les montagnes françaises ont tiré leur épingle du jeu, et certains territoires comme la Creuse et le Jura par exemple. Interrogé par Europe 1 début août, le directeur de Jura tourisme, Jean-Pascal Chopard, parlait de « taux d’occupation historiquement élevés, 100 % sur les deux dernières semaines de juillet et les deux premières d’août ». Et si la clientèle française a été en sur-représentation cette année, touristes frontaliers venus de Suisse, d’Allemagne de Belgique ou encore des Pays-bas ont irrigué nos départements également, de l’Aveyron à l’Ardèche. 

Pour résumer, la province dans sa grande majorité – exception faite de la Côte d’Azur – a connu un été faste, « peut-être plus que les années précédentes, environ 1 % de mieux qu’en 2019 », précise Emmanuel Argoud. 

Un bilan catastrophique, mais hétérogène à Paris

Les grands perdants sont les métropoles, dont la fuite des habitants n’aura pas été compensée cette année par la clientèle internationale. À Paris, Food Service Vision estime la perte de chiffre d’affaires à 45 %. « Même dans la capitale, les résultats restent très hétérogènes, prévient Emmanuel Argoud. Certains arrondissements comme le 14e ont eu 80 % d’occupation, là où le secteur du Palais Royal était à moins de 50 % ».

« On a vu ce phénomène dans plusieurs villes de France », explique Emmanuel Argoud, qui constate également l’impact du télétravail sur la restauration d’entreprise et la restauration du midi en semaine.

La restauration rapide à la manoeuvre

Dans l’ensemble du secteur, La restauration rapide reste le principal moteur du rebond. Durant l’été 2020, elle a enregistré 93 % du chiffre d’affaires de l’été 2019, devant la restauration de service à table (89 %), la restauration d’hébergement et de self-service (entre 75 et 69 %) ou la restauration de transport (56 %). 

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