Quand la foodtech est un atout pour la reprise

  • Temps de lecture : 4 min

Pour la première fois, ce mardi 9 juin, le salon international du digital et des innovations technologiques pour les professionnels du CHR, Food Hotel Tech, s’est déroulé intégralement à distance, sur Internet. Une vingtaine de conférences était organisée sur les solutions pouvant être apportées par le digital, tant pour la relation clients que pour la gestion en interne.

« Depuis le Covid-19, les restaurants doivent être sur tous les fronts. » Cette déclaration de Nicolas Nouchi, responsable des études de marché du groupe CHD Expert, résume parfaitement la thématique privilégiée pour cette édition 100 % dématérialisée de Food Hotel Tech. Au sortir de la crise sanitaire, la foodtech représente un atout sur tous les segments de l’activité : des points de vente à la relation avec les fournisseurs, en passant par la gestion du personnel et la fidélisation de la clientèle, sans oublier la trésorerie. Les intervenants ont, en effet, mis l’accent sur les réponses que peuvent apporter leurs solutions digitales en cette période de reprise d’activité. 

Une offre clientèle sur mesure

Nicolas Nouchi considère que « pour la réouverture, le consommateur attend des démarches commerciales incitatives de la part des restaurants ». En connaissant les préférences de ses clients, le restaurateur sera à même de lui proposer un service sur mesure. Pour Xavier Zeitoun, le cofondateur de Zenchef, la data est même « primordiale dans le monde de la restauration, car elle permet de créer plusieurs points de contacts avec ses clients et de mieux les connaître, ainsi elle aide le restaurateur à adapter son offre à sa clientèle », par exemple en proposant différentes versions d’un plat populaire de l’établissement, en offrant une remise sur l’addition si le client s’est rendu dans l’établissement un jour différent de ses habitudes, ou en lui envoyant un mail concernant une nouveauté à la carte, basée sur ses goûts. Youmeal, un autre service qui utilise la data pour adapter son offre à sa clientèle, récolte les spécificités des recettes proposées par le restaurateur (nutri-score, nombre de calories, etc.) pour permettre la conception de menus « allégés » pouvant plaire à une autre typologie de clients. Les renseignements collectés via les plates-formes de livraison permettent aussi de mieux connaître vos clients : allergènes, jours des commandes ou préférences pour les menus… Ces solutions digitales permettent d’avoir une vue d’ensemble sur votre clientèle et ses habitudes de consommation. Un atout également précieux pour gérer au mieux ses stocks de marchandises. 

Gestion en interne

Entre le service au sein de l’établissement et les commandes emportées et livrées, le stock peut être plus difficile à gérer, surtout lorsqu’il y a plusieurs sites. À travers ses quatre modules, le logiciel Easilys centralise les commandes passées en click & collect ou en livraison sur une même interface, facilitant ainsi la gestion des stocks. Le service permet aussi de superviser son parc matériel et la maintenance des équipements, de déployer un plan de maîtrise sanitaire multisite (hygiène ou traçabilité, par exemple). La solution Yooz est également un outil de centralisation : connecté avec plus de 200 logiciels comptables, il permet de faciliter les envois et réceptions des factures et commandes en automatisant le processus.

Pour Nélie Shaker, responsable partenariat franchises chez Snapshift, les problématiques les plus rencontrées dans le secteur de la restauration sont liées à la « méconnaissance de la convention collective engendrant des difficultés pour réaliser les plannings des collaborateurs, à la gestion des temps de présence, au coût du personnel et aux turn-over ». Pour y remédier, l’entreprise propose un outil de planning via son application. Celle-ci facilite la gestion des absences, des payes, des déclarations préalables à l’embauche et fait aussi office de pointeuse digitale. Sa fonctionnalité « suivi des ratios » informe le restaurateur sur son ratio masse salariale et productivité. 

Prendre soin de sa trésorerie 

La question de la trésorerie reste centrale. Comment la protéger dans un contexte économique incertain ? « La trésorerie, c’est comprendre ce qu’il y a dans le logiciel d’encaissement et ce qu’il y aura sur le compte bancaire à la fin du mois », résume Pierre Dutaret, cofondateur de la plate-forme de paiement fournisseur Libeo. En cette période post crise, apprendre à réduire ses coûts ne peut qu’être bénéfique pour son affaire. Réduire sa carte en se concentrant sur « un plat gourmand et un plat healthy », se concentrer sur ses best-of, développer une « offre spécifique » ou négocier avec ses fournisseurs sont autant de pistes à envisager. Pour Mickaël Jordan, directeur marketing de la solution de gestion de trésorerie Agicap, il faut également expliquer au client, « communiquer » et surtout, leur faire passer le message que diminution de la carte ne signifie pas baisse de la qualité et des services. Quoi qu’il en soit, faire un prévisionnel de trésorerie sur six mois est primordial.   


Pour revoir la conférence :

PARTAGER