Pénurie de main-d’œuvre : les conditions de travail pointées du doigt

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La crise sanitaire a accentué la défection de certains salariés de l’hôtellerie-restauration. Si les salaires et les contrats précaires dissuadent de nombreux candidats, il faut également souligner les conditions de travail difficiles pour expliquer ce désamour grandissant.

Horaires décalés, manipulations physiques épuisantes, travail le week-end… Sans grande surprise, les conditions de travail des salariés de l’hôtellerie et de la restauration sont pénibles. 28 % des salariés du secteur disent avoir du mal à concilier vie personnelle et vie professionnelle, bien loin des 17 % toutes branches confondues, selon des chiffres du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Le travail le dimanche pèse nettement sur le moral des salariés et complique les à-côtés du métier. En plus de ces conditions de travail pénibles, il faut ajouter un salaire loin d’être compétitif qui ne les corrige pas. Les salariés soulignent également un manque de reconnaissance au travail. Yoobic (plateforme de gestion des équipes hors site) a conduit une étude auprès de 800 employés de terrain. 44 % d’entre eux affirment manquer de reconnaissance de leur hiérarchie. Les salariés du secteur de l’hôtellerie-restauration ressentent une plus forte monotonie au travail par rapport à d’autres secteurs.

Un turn over important

Les professionnels de la restauration peinent donc à recruter. Les candidats manquent à l’appel, ils seraient environ 100 000. Et cette tendance ne bénéficie d’aucune amélioration depuis quelques mois. Les contraintes physiques aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration participent aussi à l’important turn-over du secteur. Il est deux fois plus élevé que dans les autres secteurs économiques, selon des chiffres du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. L’ancienneté des salariés du secteur CHR reste donc très faible et les contrats encore trop précaires, accentuant les tensions sur le marché de l’emploi. En France, près d’un million de personnes exercent un métier dans ce secteur. D’après une étude de Pôle Emploi, parmi les serveurs, 39 % ont une ancienneté dans l’entreprise inférieure à un an; cette valeur est de 34 % pour les aides de cuisine et employés polyvalents de restauration.

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