Hôtel-restaurant d’étape, La Bonne Auberge est la perle d’un village à l’abandon, où elle apporte un peu de vie, de couleur, ainsi qu’une table reconnue dans le département. Toutefois, la reprise a été difficile pour Yann Marsac et son épouse, et la crise est venue jeter une ombre sur cette belle histoire.
«Nouzerines, c’est le bout du monde. » Quand c’est un Creusois qui vous dit cela, la phrase prend une tout autre dimension. Yann Marsac, le patron de La Bonne Auberge, parle d’un village retrouvé vide, des années après l’avoir connu enfant. « C’était tellement vivant, on avait de tout. Aujourd’hui, on a un distributeur de pain à côté des toilettes publiques », plaisante-t-il à moitié.
La vraie force de Nouzerines réside dans son hôtel-restaurant, dernier bastion de vie car dernier commerce du village. Ouvert en 1999, il s’est imposé petit à petit comme une table qui compte au nord de Guéret. Il s’adosse à un hôtel de petite capacité – six chambres -mais au charme indéniable. Au menu, rien que du terroir. La Creuse dans toute sa splendeur, sa diversité et surtout sa proximité. Ici, la plupart des produits sont fournis par les producteurs du coin. On y retrouve des fruits rouges aux légumes, et bien évidemment la viande.
Une ouverture sous le signe du Covid
En reprenant l’affaire en décembre 2020, Yann Marsac n’a pas encore pu profiter de la notoriété du restaurant, fermeture oblige. Mais il sait reconnaître ses atouts, et notamment sa cave. L’ancienne propriétaire et fondatrice de l’établissement, Valérie Charpentier, était en effet une sommelière émérite, dont la carte des vins avait été récompensée en 2017 par le magazine national Terre de vins .
Malgré tous ces beaux projets, Yann ne le cache pas ses difficultés. La reprise en plein confinement a porté un coup violent à sa trésorerie. La Creuse a été la première à mettre en place les dérogations d’ouverture des restaurants pour les ouvriers du BTP. Mais, entre les quelques repas ouvriers bien insuffisants, et surtout l’hôtel qui continue d’apporter des recettes plus stables, Yann commence à craindre pour l’avenir. « Tout dépendra si notre demande d’accès au fonds de solidarité est acceptée », conclut-il.
Carte sur table
Chiffre d'affaires 2019
372 097 €
Nombre de couverts/jour
40 le week-end
Places assises
salle 40 , terrasse 35 ( 75 en tout)
Effectif
7 salariés
Ticket moyen
20 €
Prix plat à emporter
20 € le week-end, 13,50 € la semaine
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Activité
Hôtel - restaurant
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Adresse
1 Rue des Lilas, 23600 Nouzerines
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À la tête
Yann Marsac
C’est l’histoire classique : fils de Creusois, Yann Marsac a décidé de revenir dans « son pays d’origine », accompagné de sa femme et de ses enfants, avec pour objectif d’ouvrir des chambres d’hôtes. Coup du sort, La Bonne Auberge était en vente au même moment, au début 2020, et le couple tombe amoureux de l’établissement, si bien que le compromis de vente est signé en août. De l’expérience, Yann n’en manque pas, en ancien dirigeant de bar. Il a aussi été entre-temps régisseur au Théâtre de Dix Heures à Paris dix ans durant, puis mécanicien à Ouessant, dans le Finistère (29). Héritant avec La Bonne Auberge d’un fonds de commerce de qualité, l’homme et son épouse nourrissent l’ambition de garder le cap et de maintenir le restaurant à son niveau, en espérant que la crise de la Covid-19 ne vienne pas leur mettre de bâtons dans les roues.