Après avoir obtenu accord sur la revalorisation des salaires de 16 %, les syndicats patronaux et salariaux se réunissent à nouveau autour de la table des négociations. Didier Chenet, président du GNI explique : « Nous avons perdu plus de 200 000 salariés. Nous avons fait examen pour comprendre cela, ce qui nous a amené à nous pencher sur l’attractivité de nos métiers. » D’après lui, « le premier problème était le pouvoir d’achat, le deuxième, la qualité de vie au travail. » Il continue en déclarant que ce premier point a d’ores et déjà été réglé avec le réajustement des grilles de salaires.
Mercredi 23 février, les syndicats ont réussi à trouver un accord sur les futures grilles de classification. Il ne reste désormais plus qu’à créer le guide explicatif destiné aux patrons et salariés afin que ces derniers comprennent son fonctionnement, en relation avec les nouvelles grilles salariales.
Mais selon Arnaud Chemain, de la CGT Services, la question des conditions de travail n’a été que difficilement abordée lors des dernières négociations. « Le but de cette réunion était de dialoguer autour des conditions de travail, du treizième mois, des coupures, des sujets importants qui n’ont pas pu être vraiment discutés malheureusement. » Le syndicaliste poursuit en déclarant que « les syndicats patronaux ont mis une fin de non-recevoir pour ce qui est du treizième mois et de la majoration du travail du dimanche. Ils ne veulent pas en entendre parler. »
Pour Didier Chenet, ces sujets n’étaient pas à l’ordre du jour. « Nous avons pris des décisions, nous avons prévu de créer des groupes de travail, l’un portant sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, un autre sur le handicap », relate le président du GNI. Et il poursuit : « Le troisième point portait sur le treizième mois, de la majoration du travail le dimanche, des coupures. Un groupe de travail va se réunir prochainement, le 21 mars pour discuter de cela. Nous avons mis à l’ordre du jour dans ce groupe la coupure et le repos hebdomadaire. »
Sur plusieurs de ces aspects, la partie semble jouée d'avance. Thierry Grégoire, responsable des négociation pour l'Umih, rappelle que les organisation patronales sont « résolument contre la négociation d'un treizième mois à l'échelle de la branche, qui doit rester un outil concurentiel pour les entreprises ». De même, le responsable insiste sur la majoration du travail le dimanche : « ce n'est pas négociable. L'activité du dimanche ne génère pas de revenu supplémentaire pour le restaurateur, il n'y a donc aucune raison pour qu'elle entraine une majoration de la rémunération ». L'Umih se dit néanmoins prête à négocier sur la qualité de vie au travail, et notamment les coupures.
Les salariés alertent
Mais les choses n’avancent pas assez vite, d’après Arnaud Chemain. Le syndicaliste de la CGT Services alerte : « L’urgence est là ! On sait que les salariés qualifiés quittent les emplois à cause du manque de reconnaissance au niveau des conditions de travail. Certains patrons jouent le jeu en proposant à leurs salariés de ne faire que le service du midi. Mais la majorité des entreprises sont encore loin de cette philosophie pour rattraper les talents de notre profession. »
Il déplore également le sens des priorités des syndicats patronaux. D’après lui, « les employeurs avaient d’autres sujets à aborder comme les tickets-restaurant ou encore les délais de carence entre plusieurs CDD. » Arnaud Chemain juge que ce sont des discussions importantes, que la profession doit avoir. « C’est important mais ce n’est pas l’urgence pour notre profession. On doit stopper l’hémorragie et on ne va pas le faire avec des tickets-restaurant. »
Didier Chenet, le président du GNI tient tout de même à rassurer le secteur CHR : « Nous avançons, le contexte économique n’est pas simple mais nous allons avancer. Notre prochaine réunion de discussion est le 29 mars [après la réunion du groupe de travail le 21 mars, NDLR]. »