Angers, propice au dialogue

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Pour sa 7e rencontre Comptoirs & Territoires, France Boissons avait choisi la préfecture du Maine-et-Loire pour réunir élus et patrons de CHR. Pendant près de deux heures, l’adjointe au maire d’Angers en charge du commerce, Karine Engel, a écouté suggestions et doléances de professionnels parfois exaspérés. Premier constat, de part et d’autre de la table, la population étudiante concentre l’attention. Économiquement, elle représente un poids non négligeable car ils sont près de 42 000 sur une population totale de 150 000 habitants, prêts à enchaîner barathon et after, comme « Les étudiants sont une manne intéressante et rentrent dans nos établissements par une action événementielle et un prix ! » a rappelé Hervé Guérinel, président de la branche cafés Umih 49. C’est bien sur ce point que le bât blesse. L’un des patrons s’est ainsi désolé de trouver chez des confrères, au moment de l’happy hour, des pintes à 3 euros – sur lesquelles le bénéfice est maigre, voire nul – est a lancé l’idée d’une concertation pour éviter l’escalade. Sans surprise, les déambulations noctambules de jeunes alcoolisés posent également des problèmes, et Karine Engel en a profité pour appeler à la coresponsabilité des uns et des autres, en demandant notamment de ne pas servir d’alcool dans des verres en plastique avant la fermeture. Parmi les discussions, l’une a permis de pointer un manque d’accompagnement des nouveaux professionnels pas toujours au fait des subtilités de l’administration.

Ainsi, une jeune entrepreneuse a confié s’être sentie seule à l’ouverture quand il a fallu obtenir l’autorisation pour installer sa terrasse sur le domaine public, que l’enseigniste n’a pas respecté la réglementation ou qu’il a fallu modifier matériel et banne car le commerce se situait dans le périmètre de protection autour des bâtiments classés monuments historiques (qui englobe tout le centre-ville). Parmi les réponses apportées par la municipalité, Karine Engel a rappelé que la mise en place d’un guichet unique avait déjà favorisé la simplification des démarches, et qu’ils travaillaient à diffuser plus largement un document regroupant la réglementation en vigueur et les services concernés. Reste, la lenteur de « J’ai des investissements qui attendent depuis des lustres et qui, du coup, ne se feront pas et c’est dommage, car derrière c’était de a regretté Loïc Corbel, patron du Pub du ralliement où s’est déroulée la rencontre. Avec malice, Gilles Poirier, à la tête du Café du port, a suggéré que soient délivrées des autorisations temporaires (d’installation de terrasse par exemple), le temps que les services concernés statuent et afin de ne pas entraver l’activité du commerce. Il ressort de cette rencontre une indéniable écoute de l’élue aux problèmes des patrons de CHR. L’entente entre les deux parties se concrétisera prochainement autour de l’organisation de l’édition 2019 de la course des serveuses et garçons de café qui avait fédéré la ville et les professionnels en juin dernier. Le candidat angevin avait d’ailleurs gagné la finale nationale à Limoges en septembre.

Karine Engel (à droite) a attentivement écouté les suggestions de la professions.

Onze patrons de CHR ont pu s’exprimer.

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